La photographie aérienne connaît aujourd’hui un essor spectaculaire grâce aux drones grand public de plus en plus performants. Les capteurs embarqués permettent de capturer des images d’une qualité professionnelle, mais pour obtenir des clichés vraiment percutants, il ne suffit pas de simplement déclencher.
Parmi les outils puissants que proposent la plupart des drones modernes, la fonction AEB — pour Auto Exposure Bracketing — se distingue comme un allié incontournable pour sublimer vos prises de vue.
Qu’est-ce que l’AEB ?
La fonction AEB est une technique d’exposition automatique qui consiste à prendre plusieurs photos d’une même scène (3, 5 ou 7), mais avec des niveaux d’exposition différents. Typiquement, le drone capture une série d’images : une sous-exposée, une correctement exposée et une surexposée. Le but n’est pas de multiplier les clichés pour rien, mais de vous donner une marge de manœuvre exceptionnelle en post-production, notamment pour créer des images à grande dynamique ou HDR (High Dynamic Range).
Cette fonctionnalité est particulièrement utile dans les situations où les contrastes sont forts, comme un lever ou un coucher de soleil, ou encore une scène avec un ciel très lumineux et un sol plus sombre. L’œil humain est capable de percevoir une large plage dynamique, mais les capteurs photo ont une limite : l’AEB vient combler cet écart en vous offrant plusieurs expositions de référence.
De plus elle permet à des drones d’entrée de gamme comme les mini, de réaliser des photos qui sont dignes des gammes plus chères comme les Air ou les Mavic chez DJI.
Pourquoi l’AEB est intéressant en drone
Lorsqu’on photographie depuis un drone, les conditions lumineuses sont souvent plus extrêmes que depuis le sol. Le ciel peut être très lumineux tandis que le paysage en dessous reste dans l’ombre, ce qui rend difficile l’obtention d’une exposition équilibrée en une seule prise. Grâce à l’AEB, vous pouvez capturer une série d’images avec différentes expositions sans avoir à modifier manuellement les réglages à chaque fois, une tâche compliquée lorsqu’on pilote en même temps.
De nombreux modèles comme DJI Air 3S ou DJI Mini 5 Pro intègrent cette fonction directement dans leur interface. Une simple pression permet de choisir le nombre de prises (généralement 3 ou 5), et le drone s’occupe du reste. Le résultat est une série parfaitement alignée d’images exploitables pour un rendu final spectaculaire.
L’AEB, une porte ouverte au HDR naturel
La plupart des photographes utilisent les images issues de l’AEB pour créer un rendu HDR en post-traitement. Le principe est simple : fusionner les différentes expositions dans un logiciel spécialisé comme Adobe Lightroom ou Affinity Photo afin de conserver le meilleur de chaque image. Les parties sombres retrouvent leurs détails, les ciels trop clairs sont récupérés, et l’ensemble gagne en richesse et en profondeur.
Contrairement à un simple filtre automatique, le HDR issu de l’AEB reste entièrement sous votre contrôle. Vous pouvez doser la lumière, équilibrer les contrastes et donner à votre photo aérienne un rendu très naturel, loin des effets trop saturés ou artificiels que l’on associait parfois au HDR il y a quelques années.
Conseils pour bien utiliser l’AEB
Pour tirer pleinement parti de cette fonction, il est important de voler dans des conditions stables. L’AEB implique plusieurs déclenchements rapides, et un mouvement brusque peut rendre l’alignement des images plus complexe au montage. L’idéal est de stabiliser le drone ou d’utiliser le mode stationnaire. Ensuite, privilégiez les scènes à fort contraste où la fonction prend tout son sens, comme les paysages montagneux, les zones urbaines au crépuscule ou les plages au lever du jour.
Un autre point à garder à l’esprit est le format d’enregistrement. En capturant vos images en RAW, vous exploitez toute la latitude d’exposition offerte par le capteur, ce qui vous donnera beaucoup plus de flexibilité au moment de fusionner vos clichés.
L’AEB comme outil créatif
Enfin, au-delà de l’aspect technique, l’AEB est un formidable outil créatif. Elle vous permet de jouer avec les lumières et les ambiances, d’obtenir des rendus doux et équilibrés ou au contraire très dramatiques, selon votre intention artistique. C’est aussi un moyen de sécuriser vos prises de vue : si l’exposition automatique du drone n’est pas parfaite au premier essai, vous aurez toujours d’autres images exploitables.
En résumé
La fonction AEB n’est pas qu’un gadget pour amateurs éclairés. Elle représente une étape clé vers une maîtrise plus fine de la lumière et un rendu plus professionnel de vos images aériennes. En combinant les possibilités offertes par les drones modernes et la post-production HDR, vous pourrez révéler toute la richesse de vos paysages, même dans les conditions lumineuses les plus difficiles.
