Le drone FPV (First Person View) attire de plus en plus d’adeptes grâce à l’expérience de vol immersive qu’il propose. Mais avant de plonger dans cet univers fascinant, il est essentiel de comprendre ses bases et ses particularités. Voici un guide pour t’accompagner dans tes premiers pas. Retrouvez ma vidéo complète de cette article en bas de cette page
Drone FPV vs Drone Classique : Quelles différences ?
Un drone classique comme ceux utilisés pour la photographie aérienne, type DJI Mavic, Air ou Mini, est principalement conçu pour la stabilité et la simplicité d’utilisation. Il propose souvent des assistances automatiques comme le maintien d’altitude, le Return To Home (RTH), ou encore le vol stationnaire ultra stable. Il est idéal pour capturer des images nettes sans demander de compétences de pilotage avancées (voir nos sorties photo/vidéo).
À l’inverse, un drone FPV est pensé pour le pilotage manuel et la performance. Il n’y a pas (ou peu) d’assistances : le pilote contrôle en temps réel tous les mouvements du drone grâce à un retour vidéo immersif à travers des lunettes (Goggles). Cette discipline demande donc plus d’entraînement, mais elle permet une liberté totale de mouvements : loopings, virages serrés, vols ultra-rapides, plans cinématiques dynamiques… Sensations fortes garanties !
Le drone FPV est composé de 3 accessoires principaux :
- Le drone
La radiocommande (RC)
Les lunettes ou les masques
Il est important de comprendre comment le FPV fonctionne avant de se lancer dedans (par expérience c’est mieux 😉 ).
Transmission “radio - drone FPV”
Radiocommande → Récepteur radio sur le drone → Flight Controller (FC) → Moteurs /Commandes de vol
Explication précise :
1. Radiocommande (RC), c’est ton émetteur. Elle envoie en temps réel toutes tes instructions de pilotage (gaz, roulis, tangage, lacet). Elle module un signal radio sur une fréquence spécifique : 2,4 GHz en général pour Crossfire, ExpressLRS, Tracer, Ghost, etc. 868/915 MHz pour les longues portées (ex : Crossfire, ExpressLRS longue portée).
2. Antenne Radiocommande, permet d’émettre physiquement le signal dans l’air.
3. Récepteur radio sur le drone (RX), petit module branché au drone qui reçoit ce signal. Exemples de RX : Crossfire Nano RX, ExpressLRS RX, FrSky RX… Il décode les commandes et les transmet au contrôleur de vol (FC).
4. Flight Controller (FC), le cerveau du drone. Il reçoit les données du RX (position des sticks, switchs activés, etc.), analyse, stabilise et interprète les commandes. Ensuite il commande les ESCs (contrôleurs de moteurs) pour piloter les moteurs en conséquence.
Résumé ultra simple :
Radiocommande → Antenne RC → RX drone → FC → Moteurs
Transmission “drone FPV - Lunette”
Caméra → parfois OSD ou FC → VTX → Antenne → Réception lunettes
Explication précise :
1. Caméra FPV (FPV Camera), c’est elle qui capte l’image en temps réel (comme une mini caméra analogique ou numérique). Elle envoie un signal vidéo brut (pas du HDMI ni du SDI) via un câble.
2. OSD / FC, OSD = On-Screen Display (Affichage d’informations à l’écran). Le signal vidéo peut passer par la Flight Controller (FC) uniquement pour ajouter des infos à l’image : Tension batterie, durée de vol, RSSI (qualité de signal radio), etc. Certaines caméras sont connectées directement au VTX, sans passer par la FC, si tu ne veux pas d’OSD.
3. VTX (Video Transmitter), c’est l’émetteur vidéo. Il prend le signal brut de la caméra (avec ou sans infos OSD) et le module sur une fréquence spécifique, en général 5.8 GHz. Il existe des VTX analogiques et numériques (HDZero, DJI, Walksnail).
4. Antenne VTX, elle est branchée sur le VTX. C’est l’antenne qui va émettre physiquement le signal radio dans l’air. Le choix d’une bonne antenne est crucial pour la portée et la qualité de la transmission.
5. Récepteur dans les lunettes FPV, les lunettes FPV (ou parfois un boîtier externe) contiennent un VRX (Video Receiver) qui reçoit ce signal radio. Elles décodent ce signal et t’affichent l’image en temps réel sur les écrans
intégrés.
En schéma ultra simple :
Caméra → FC pour OSD → VTX → Antenne → Antenne lunettes → Récepteur lunettes → Écran lunettes
Les différents types de drones FPV
Le FPV regroupe plusieurs catégories de drones, selon leur taille et leur usage :
Tinywhoop : Très petits drones (environ 1 à 2 pouces) parfaits pour voler en intérieur. Ils sont légers, peu puissants et sont protégés autour des hélices. Il y a possibilité d’y placer une gopro, mais “naked”, c’est-à-dire une gopro qui ne contient que l’électronique et la caméra (afin de réduire le poids). Pour cela il faudra la démonter, ce qui peut être technique et risqué… Une solution plus simple est d’investir dans une gopro “Bones” ou d’investir dans un système “air unit O3 / O4” de chez DJI (solution simplifiée et plus légères).
Cinéwhoop : Drones de 2 à 3,5 pouces, spécifiquement pensés pour la captation vidéo fluide dans des espaces restreints. Leur structure est sécurisée par des protections d’hélices, ce qui permet de voler près des personnes et des objets sans risque majeur. 2 pouces, 2,5 pouces, 3 pouces, 3,5 pouces : Le choix de la taille dépendra du compromis entre maniabilité, autonomie et capacité d’emport de caméras type GoPro.

Drones Racers (5 pouces) : Les « vrais » drones de course. Ultra rapides et nerveux,
conçus pour évoluer dans des circuits complexes ou faire des vols freestyle
acrobatiques. Possibilité d’effectuer du freestyle (powerloop, passer entre des obstacles etc..) et des plans cinématiques aussi.
Drones Cinématiques (6 et 7 pouces) : Plus grands, ces drones sont utilisés pour capturer des plans longs et stables, notamment dans des environnements extérieurs, en transportant des caméras professionnelles.
Chaque type de drone a ses avantages selon l’usage souhaité : filmer en intérieur, réaliser des courses, produire des images cinématiques en extérieur…
Drone Artisanal vs Drone DJI : Deux Mondes Différents
Quand on parle de drones FPV, il est important de distinguer les drones artisanaux (construits soi-même) des Ready To Fly (RTF) comme ceux de la marque DJI (ex : DJI Avata, DJI FPV).
Drones artisanaux :
Ce sont des drones « faits maison », assemblés par des passionnés ou professionnels à partir de composants choisis (frame, moteurs, ESC, contrôleur de vol, caméra FPV…). Ils offrent une très grande liberté de configuration : poids, performance, design, réparabilité… Cependant, ils nécessitent :
– De bonnes connaissances en montage, soudure, configuration logicielle.
– Une maintenance régulière.
– Un pilotage entièrement manuel (aucune assistance au vol, sauf si configuré en « angle mode »).
Drones DJI :
Ces drones industriels embarquent des technologies avancées telles que :
– RTH (Return To Home) automatique en cas de perte de signal.
– Maintien de position (grâce au GPS et aux capteurs).
– Stabilisation électronique de l’image très performante.
– Assistance au vol pour limiter les crashs débutants.
Le compromis ?
– Les drones DJI sont très sécurisés et simples à utiliser, parfaits pour démarrer sans connaissances techniques poussées.
– Les drones artisanaux offrent de meilleures performances pures et une vraie liberté de personnalisation, mais demandent du temps et des compétences.
Les Points Importants à Savoir
Les batteries Lipo
Les drones FPV utilisent des batteries Lipo (Lithium-Polymère), connues pour leur légèreté et leur capacité à délivrer beaucoup d’énergie rapidement. Cependant, elles sont aussi sensibles et potentiellement dangereuses si elles sont mal entretenues : gonflement, risque d’incendie, etc.
Il est donc impératif :
● De ne jamais laisser une Lipo déchargée complètement.
● De ne jamais laisser une Lipo complètement pleine pendant des jours.
● De toujours stocker les Lipos à une tension dite de « storage » (environ 3,8V par cellule).
S’entraîner sur simulateur
Le pilotage FPV est exigeant. Avant de vouloir faire décoller son premier drone, il est fortement conseillé de s’entraîner sur un simulateur. Des logiciels comme Liftoff ou Tryp FPV permettent d’apprendre les bases du pilotage sans prendre le risque de casser son matériel dès les premiers essais. Cela économise du temps, de l’argent… et beaucoup de frustration !
Voici une vidéo sur le simulateur Tryp FPV dans laquelle je vous explique tout ça 😉
Respecter la réglementation
La pratique du drone, FPV ou classique, est soumise à des règles strictes :
● Il est interdit de voler au-dessus de certaines zones : aéroports, centrales nucléaires, zones militaires, etc.
● Il est obligatoire de respecter les hauteurs maximales de vol selon ton pays.
● Interdiction de survoler des personnes, des habitations ou de voler en agglomération. Il faut voler à une distance d’au moins 150m de ces conditions.
Avant de voler, prends toujours quelques minutes pour vérifier la réglementation en vigueur dans ton secteur.

TRISTAN KERVELLA
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