Faire un ralenti en vidéo, qu’on appelle aussi un effet de slow motion, consiste à donner l’impression que le temps s’écoule plus lentement que dans la réalité. Pour y parvenir, il existe deux approches principales qui dépendent à la fois de la manière dont la vidéo est filmée et de la façon dont elle est traitée en post-production.
Comment ça marche
La première approche repose sur la captation elle-même. Un drone, une caméra ou même certains smartphones permettent d’enregistrer à une cadence plus élevée que la normale, par exemple 60, 120, voire 240 images par seconde, alors que la plupart des vidéos standards sont diffusées à 24 ou 30 images par seconde.
Quand on prends une séquence à 120 images par seconde et qu’on la relie à 30 images par seconde, on conserve toutes les images réelles captées par la caméra, mais leur lecture se déroule sur un laps de temps quatre fois plus long. Le mouvement paraît donc parfaitement fluide, sans saccades, tout en donnant l’impression que tout se déroule au ralenti. C’est la méthode la plus qualitative, car elle repose sur des images réelles et non sur une interpolation artificielle.

Pour vous donner une approche plus parlante, pensez au système de la bande dessinée animée !
Avez-vous déjà testé sur les coins des pages d’un vieux livre, de dessiner un bonhomme et de le faire bouger plus ou moins vite, en faisant défiler les pages ? Et bien le principe est exactement le même.
La cadence que vous aurez défini au début de la création de votre vidéo (25 images, 30 ips ou 60…) donne le nombre de dessins qu’il vous faudra pour donner un mouvement fluide.
Si vous voulez une vidéo 2 fois plus lente que dans la réalité, il faudra que vous ayez le double d’images enregistrées:
EXEMPLE:
- je veux que le plan soit 2 fois plus lent qu’en vrai, je fais un montage en 25 ips (images par seconde), il faut enregistrer en 50 ips pour que le ralenti soit fluide
- je veux que le plan soit 4 fois plus lent qu’en vrai, je fais un montage en 25ips (images par seconde), il faut enregistrer en 100 ips pour que le ralenti soit fluide
Comment Faire autrement
La seconde approche est utilisée lorsqu’on n’a pas enregistré à haute fréquence et qu’on doit ralentir une vidéo tournée à 30 ou 60 images par seconde. Dans ce cas, on passe par un Logiciels de Montage Vidéo . Le logiciel prend alors les images existantes et essaie de combler les “vides” en créant des images intermédiaires grâce à des algorithmes d’interpolation optique.
Concrètement, il analyse le mouvement des objets dans la vidéo et génère des images de transition pour donner une illusion de fluidité. Le résultat peut être très convaincant si les mouvements sont simples et bien définis, mais il peut aussi produire des artefacts ou des déformations étranges si la scène contient beaucoup de détails, des mouvements rapides ou des changements de lumière complexes.
EXEMPLE MONTAGE dans FILMORA
Lorsque tu ouvres ton projet et que tu importes ta vidéo dans la timeline, tu as deux grandes manières de créer un ralenti. La première est la plus basique : tu sélectionnes ton clip directement dans la timeline, tu fais un clic droit et tu cherches l’option qui s’appelle généralement Vitesse et durée (ou “Speed and Duration” si ton logiciel est en anglais). Là, tu verras une petite fenêtre qui te permet soit de changer la vitesse en pourcentage, soit de régler la durée totale du clip. Si tu réduis la vitesse à 0,5x, ta vidéo sera deux fois plus lente que l’originale, si tu mets 0,25x elle sera quatre fois plus lente, et ainsi de suite. Cette méthode est très rapide et fonctionne bien, mais elle ne fait que ralentir mécaniquement ton clip, sans forcément travailler la fluidité si tu n’avais pas tourné à haute fréquence d’images.
La deuxième manière, un peu plus avancée, consiste à utiliser les outils de remappage de vitesse que Filmora a intégrés depuis quelques versions. Tu peux activer cette option en sélectionnant ton clip, puis en cherchant le menu lié à la vitesse, mais au lieu de simplement appliquer un pourcentage, tu choisis le mode de vitesse personnalisée. Cela te donne une sorte de ligne avec des points clés que tu peux placer pour ralentir seulement certaines parties du clip. Par exemple, tu pourrais garder la vitesse normale pendant quelques secondes, puis créer un point où tu passes progressivement au ralenti, et revenir à la vitesse normale un peu plus loin. C’est très utile si tu veux un effet dramatique seulement sur un moment précis, comme un saut, un geste technique ou un regard.
Filmora propose aussi ce qu’il appelle le ralenti fluide (souvent traduit par “speed ramping avec interpolation”). Dans ce cas, le logiciel analyse ton clip et génère des images intermédiaires pour éviter les saccades lorsque tu ralentis une vidéo qui n’a pas été filmée avec un grand nombre d’images par seconde. Le résultat dépend beaucoup de ton clip : si c’est un plan simple avec peu de détails, l’effet sera très naturel, mais si tu as des mouvements rapides, des cheveux qui volent, de la fumée ou de l’eau, tu risques de voir de petits artefacts.
En pratique, ce que je conseille si tu veux de beaux ralentis avec Filmora, c’est de filmer d’abord en 60 ou 120 images par seconde si ton appareil le permet, puis d’appliquer dans le logiciel un ralentissement entre 0,25x et 0,5x. Si tu n’as que du 30 fps, alors tu peux tester l’interpolation de Filmora pour améliorer la fluidité, mais il vaut mieux rester sur des ralentis plus doux, comme 0,75x ou 0,5x maximum, pour ne pas trop forcer l’illusion.
Pour Résumer
Il faut aussi prendre en compte l’aspect artistique du ralenti. Souvent, un ralentissement sert à souligner un moment particulier, à renforcer une émotion ou à permettre au spectateur de mieux apprécier un détail qui passerait trop vite à vitesse normale. Par exemple, dans une scène de sport, ralentir un geste technique donne le temps d’observer chaque mouvement avec précision. Dans un film ou un clip, cela peut servir à amplifier la charge dramatique d’une scène en accentuant la perception du temps.
Enfin, il est essentiel de garder à l’esprit que plus le ralenti est extrême, plus on a besoin d’images captées à la base. Une caméra qui filme en 240 images par seconde permet de descendre vers un ralenti presque huit fois plus lent que la vitesse normale sans perte de qualité.
À l’inverse, si on filme seulement en 30 images par seconde et qu’on essaie de ralentir fortement en post-production, le résultat semblera vite artificiel, car il manquera d’images réelles pour combler la fluidité.